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LE SKATE ET LA MODE

  • Manon DUPRAT
  • 25 mars 2017
  • 4 min de lecture

Cet article va peut-être vous paraître très simple et basique mais il faut parfois faire dans la simplicité!

D'abord, qu'est-ce que le "skate" ? Non, je rigole mais si vous voulez vous renseigner plus précisément sur le sujet, je vous conseil de regarder l'excellent film : "Les Seigneurs de Dogtown".

L'influence du skate dans la mode pourrait passer pour un sujet très précis mais pas du tout !

Le skate à toujours influencé énormément de chose depuis sa création dans les années 70 (entendons bien-sûr le skate moderne, sinon cela remonte à bien plus tôt). Mais c'est surtout dans la mode que son influence est la plus importante, des années 70 à notre année 2017 elle n'a cessée de grandir!

 

Les marques les plus influentes dans le domaine ne comptent plus les collaborations avec des géants de l'industrie de la mode. Même les plus grandes maisons de haute couture s'inspirent du skate ! Comme la maison française Céline :

 

Le 27 Décembre 2016, est sorti le documentaire "L.A Boys" réalisé par Colin Kennedy qui s’intéresse à l’année 1989, une année importante pour le mouvement du skate où l’on a vu la pratique du skateboard évoluée en passant des skateparks à une pratique plus urbain. On suit dans ce film quatre garçons qui, après avoir rencontré par hasard le cerveau de Bones Brigade, se sont retrouvés dans ce qui va devenir une des vidéos les plus influentes du monde du skateboard : « Ban This » tourné par Peralta. "L.A. Boys" raconte donc cette histoire qui inclut des évènements qui ont révolutionnés le skateboard au fil de témoignages de légendes du milieu tels que Tony Hawk, entre autres. (Disponible en intégralité sur iTunes).

 

Comment pourrais-je parler de mode et de skate sans évoquer Supreme ? Plébiscitée par les skateurs à ses débuts, c'est une marque destinée aux ridders crée par un type incapable, selon ses dires, de monter sur une planche : tel est le paradoxe sur lequel se construit, en 1994 Supreme. Créé par le très discret James Jebbia, Supreme est devenue un référence en matière de streetwear. Le premier store, ouvert dans la foulée sur Lafayette Street, flirte à l’époque avec toute une colonie de riders qui ne se retrouvaient pas dans les codes vestimentaires de New-York. Le succès est immédiat. L’esthétique suprême, c’est quoi ? Jebbia c'est grandement inspiré du travail de l’artiste Barbara Kruger pour créer son logo rouge rectangulaire, orné de l’inscription "Supreme".

Efficace, ce logo est floqué sur des tee-shirts et des sweat-shirts blancs ultra basiques qui deviennent immédiatement des best-sellers. Il décline également sur des casquettes, des vestes, des sacs, sur des planches… Bref, sur tout un vestiaire de fringues et d’accessoires que les skateurs affectionnent : des basiques aux couleurs monochromes.

Mais c’est la scène rap 90 qui fait réellement décoller la marque. Snoop Dog, Raekwon ou RZA du groupe Wu-Tang Clan, tous ont crée pour elle tee-shirts et sweats à leur propre effigie, toujours un brin provoc’, ambiance bad boy et gros guns : des pièces aujourd’hui collector. Et la nouvelle génération a reprit ce flambeau avec en chef de file Tyler, the Creator, ce rappeur et dingue de skate conçoit la marque comme un véritable lifestyle. Ces ambassadeurs Supreme séduisent un public branché, qui voit dans la marque au logo rouge et blanc un source de distinction : porter du Supreme à la fin des années 90, c’est faire partie d’un petit club fermé. Un engouement qui a très vite eu le don d’agacer les skateurs, au point d’en détourner certains...

En gagnant les faveurs de l’art, de la mode et du cinéma, les pièces Supreme deviennent des objets de collection. À défaut de séduire sur le long terme les skateurs, Supreme gagne les faveurs du monde de l’art contemporain et du cinéma. Les noms les plus en vogue de la pop culture s’associent à elle. Les superstars de l’art contemporain semblent aussi avoir prit goût à l’univers skate. Savent-ils au moins plaquer un trick ? (ça tombe bien, moi non plus).

Habile mélange entre la culture d’élite et la culture rap, Supreme atteint au début des années 2000 les sommets de la hype street et fashion. Le GQ anglais la qualifie de "marque de streetwear la plus cool au monde", tandis que le site spécialisé Business of Fashion considère qu’ils sont le "Chanel du streetwear". La stratégie marketing de la marque, qui mise tout sur la rareté se révèle gagnante : Supreme est une marque qui refuse de vendre. Les boutiques sont rares et aucun autre point de vente n’a le droit de vendre ses produits. Quand la marque crée un e-shop, celui-ci se retrouve pris d’assaut. Avant l’ouverture du point de vente parisien en 2016, les acheteurs français ont ainsi passé une vingtaine d'années à courir après leurs produits grâce aux groupes de revente, ou même de prendre un billet pour la scène skate de New-York et sur le net à partir de 2013 avant qu’ils ne soient sold-out.

Largement associé au rap, Supreme noue également depuis la fin des années 2000 des relations avec l’univers rock. Le regretté Lou Reed était un de leur ambassadeur en 2009. Le sulfureux Terry Richardson a aussi largement contribué à rendre la marque attractive et tendance, apportant sa touche porn. Pour Supreme, sont passées sous son objectif des figures phares de la pop culture comme Rihanna, Kermit la grenouille ou encore Lady Gaga.

Même Kate Moss n’a pas échappé à la tornade Supreme, apparaissant dans une campagne publicitaire, clope à la main, fourrure léopard faussement cheap sur les épaules. Une esthétique qui s’éloigne des fondamentaux de la marque.

Mais les skateurs n'ont pas totalement boycotée la marque, la preuve avec cette vidéo réalisée par William Strobeck avec la team Supreme skate Paris : "PUSSY GANGSTER" à l'occasion de l'ouverture de la boutique parisienne.

(boutique Supreme, 20 rue Barbette 75003 Paris www.supremenewyork.com)

 

D'après une interview de Brendon Babenzien, ancien directeur artistique de Supreme : "Si tout ce que tu fais c’est de t’habiller le matin pour avoir l’air cool alors que ça ne vient pas d’une culture qui t’influence, tu ne fais que jouer un rôle. Si tu es habillé comme un skateur mais que tu ne skates pas, qui es-tu ? Quand tu peux juste simplement acheter tout ce que tu veux, tu n’as pas gagné tant de choses que ça."

(Interview complète sur "Sneaker Freaker" en anglais uniquement)

"Si tu es habillé comme un skateur mais que tu ne skates pas, qui es-tu?" la question est à méditer, mais chaque réponse est la bonne car c'est la notre.

m+non


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